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Thomas Deluc, un Français thésard aux couleurs de McGill et amoureux de Montréal

Thomas Deluc, un étudiant de 27 ans originaire d’Agen dans le Lot-et-Garonne, s’est lancé dans l’aventure québécoise en janvier 2018. Installé à Montréal depuis, il réalise une thèse en neurosciences au sein de la prestigieuse université McGill.

Ce n’est un secret pour personne, le Canada attire les Européens et les Français ne font pas exception, notamment en ce qui concerne le Québec. Nombreux sont ceux qui traversent l’Atlantique et bravent le froid sévissant dans la Belle Province en plein hiver pour venir travailler ou étudier. Nous avons donc pu rencontrer Thomas, ce néo-Montréalais à l’accent caractéristique du Sud-Ouest de la France pour qu’il nous parle de ses études pointues ainsi que de son temps passé à Montréal au cours des quatre dernières années.

Pourquoi avoir choisi le Canada, et Montréal en particulier ?

J'ai toujours eu envie d'aller au Canada. J’ai d'ailleurs failli y aller plus tôt durant mes études de biologie. Je voulais y faire un semestre, mais ça n'avait pas pu se faire et je m'étais dit que j'irais peut-être un peu plus tard pour autre chose. Finalement, j'ai eu une opportunité après mon master : j’ai été mis en contact avec quelqu'un de l'Université McGill et on m'a demandé si j'étais intéressé pour faire une thèse là-bas. J'ai pu faire un entretien avec mon superviseur actuel et voici comment j'ai atterri au Canada, à Montréal, et à McGill.

Que peux-tu nous dire de l'université de McGill ?

J'avoue qu'au début je ne la connaissais pas. Il s'agit pourtant d'une grande université anglophone à Montréal qui est très reconnue. Il n'y a d'ailleurs pas énormément d'universités anglophones à Montréal, mais beaucoup sont francophones en revanche. Il y a énormément d'étudiants à McGill, un grand nombre de campus et un aspect historique et cosmopolite fort, à l'image de la ville. Les gens viennent de partout, l'université est très bonne et je m'y épanouis vraiment.

Comment se sont passées l'adaptation et l'intégration dans le pays ?

J'étais directement dans le bain car je suis arrivé en plein hiver, par -26°. Mais, même en étant frileux, je me suis bien acclimaté au froid, ce n'était pas si compliqué. J'ai réussi à m'en sortir et à survivre (rires). L'adaptation s'est plutôt bien faite. J’ai immédiatement fait une colocation parce que je ne connaissais personne là bas. C’est d'ailleurs un bon conseil pour rencontrer du monde, beaucoup de personnes le font et cela permet de s'intégrer rapidement.

Combien de temps comptes-tu rester à Montréal ?

J'y suis déjà depuis 4 ans. Je dois d'abord finir ma thèse, ce qui devrait prendre un à deux ans maximum. Mais je n'exclue pas de rester là-bas plus longtemps car je m'y plais. Tout reste donc encore à déterminer, mais je pourrais bien y rester encore un bon moment.

Que peux-tu nous dire de cette thèse que tu effectues au Canada ?

Tout d’abord, j’aurais pu la faire en France, mais cela restait assez compliqué. Il n'y a pas énormément de place et il y a souvent des problèmes de financement. Elle est un peu complexe à synthétiser car je l'effectue en anglais dans le domaine des neurosciences. Je travaille plus précisément sur la douleur chronique et sur les microglies, qui sont les cellules immunitaires de notre système nerveux central, de notre cerveau. Je m’intéresse en particulier à des récepteurs faisant partie d’une famille de récepteurs que l’on nomme récepteurs purinergiques, connus pour être impliqués dans des voies cellulaires pouvant mener à la douleur chronique.

Il faut comprendre qu’il y a énormément d’acteurs en jeu. Tout est plus complexe qu’il n’y parait. Mon but est de saisir comment ces récepteurs peuvent être modulés. La première étape a été de déterminer par qui ils peuvent l’être. Par exemple : est-ce qu’un autre récepteur ou une molécule peut moduler ces récepteurs purinergiques ? Je suis ainsi parvenu à trouver un récepteur capable de le faire. La deuxième étape consiste à comprendre quelle fonction peut être modulée par cet autre acteur.

Parmi ces fonctions, certaines sont très importantes. Comme la phagocytose qui, en résumé, intervient pour éliminer des débris cellulaires ou des cellules qui ne fonctionnent pas normalement. Ce type de fonctions a une grande importance dans les questions de douleur chronique ainsi que dans les maladies neuro-dégénératives telles que Alzheimer et Parkinson. Comprendre si elles ont été modulées pourra éventuellement nous permettre d'agir dans le futur sur ces récepteurs à des fins thérapeutiques.

Est-il facile de devenir étudiant au Canada ?

La partie administrative n'est pas évidente, il y a toujours une tonne de papiers à remplir. Je ne connais pas toutes les universités, mais dans mon cas il a fallu que je sois validé par un superviseur, ce qui donne une meilleure chance d'être accepté à l'université. Pour pouvoir y être accepté, et même après, il y a encore énormément de papiers à fournir, certaines universités sont extrêmement sélectives.

Est-ce que Montréal est une ville qui bouge ?

La ville bouge énormément. En général, tu n'es même pas au courant qu'il se passe des choses, tu marches dans les alentours, tu entends de la musique et tu t'aperçois qu'un festival est en cours. Il y a toujours quelque chose à faire, ce qui est très cool. La vie étudiante est elle aussi plutôt sympathique. Montréal est une ville très étudiante, il y a beaucoup d'événements organisés en fonction de l'université d'appartenance ou du programme suivi. Il est facile de trouver des activités à faire toutes les semaines.

Y a-t-il certaines habitudes françaises que tu as laissées tomber au Canada ?

J'ai surtout laissé tomber des habitudes liées à la nourriture. J’ai dû limiter ma consommation de fromage, qui est très cher à Montréal, ou de lardons, qui sont impossibles à trouver. Ce sont les choses qui me manquent le plus.

As-tu des recommandations pour les personnes qui souhaiteraient emménager à Montréal?

A mon sens, le meilleur conseil reste de faire une colocation si l'on arrive sans connaître personne. Ensuite je dirais qu'investir dans un bon manteau et de bonnes chaussures est primordial. Il est cependant mieux d'attendre d'être sur place pour le faire car les produits seront plus adaptés et de meilleure qualité. Paradoxalement, il vaut mieux emporter des affaires d'été avec soi car la période estivale est également très chaude.

Comment est le coût de la vie à Montréal ?

La ville est assez chère. Si je devais comparer avec une ville française, je pense que les prix sont proches de ceux de Bordeaux, où j'ai également vécu. Montréal n'est cependant pas la ville la plus chère du Canada. Le coût de la vie est bien plus élevé à Toronto.

Certaines différences culturelles entre la France et le Canada t’ont-elles marqué ?

La grande différence au Canada, et à Montréal en particulier, est qu’il n’y pas ce sentiment d’être constamment jugé comme on peut parfois le ressentir en France. Peu importe ce que tu choisis de faire, de porter ou d’étudier, tu ne te sens pas jugé.

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