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La hype des applis de trading : investir en Bourse en un clic ou presque

Des applications très intuitives, des tarifs attractifs, une inscription en quelques minutes, un marketing léché… voilà la recette des récentes applications de trading. Leur objectif : dépoussiérer l'investissement en Bourse et le rendre accessible à tous.

Parmi ces néocourtiers, la scale-up néerlandaise Bux, fondée en 2014. Son application Bux Zero, disponible en France depuis l'été 2020, permet d'acheter des actions et d'investir dans des fonds indiciels (ETF) qui répliquent des indices boursiers. Pour attirer les utilisateurs, la fintech avance plusieurs arguments : pas d'investissement minimum, pas de commission (sous certaines conditions) et une action gratuite aléatoire « d'une valeur maximale de 200 euros » offerte aux nouveaux utilisateurs. Et le nouvel inscrit qui en parraine un autre reçoit une action gratuite supplémentaire.

Dans la même veine, Trade Republic, fintech lancée en Allemagne en 2019 et arrivée en France en janvier 2021. Celle-ci facture 1 euro de frais à chaque transaction, quel qu'en soit le montant. Autre acteur à s'être fait une place de choix sur le marché : Degiro, start-up néerlandaise née en 2008 et qui a pénétré le marché français dès 2014.

Côté français, la start-up Lydia, qui a commencé en 2013 par proposer une solution de paiement entre particuliers, a lancé en novembre son offre de trading. Autre jeune pousse tricolore à s'être fait un nom : Mon Petit Placement, née en 2017. Investissement minimum sur la plateforme : 300 euros, qui seront réinjectés dans une combinaison d'actifs, tels que « des actions, des obligations d'Etat, des matières premières ».

Toutes ces fintechs rêvent de surfer sur l'appétit des néo-investisseurs et de connaître le même succès que Robinhood, l'appli phare des jeunes boursicoteurs américains (pas encore disponible dans l'Hexagone), qui est entrée en Bourse sur le Nasdaq en juillet dernier.

« L'illusion qu'investir est un jeu »

Depuis les années 2010, les applications d'investissement en Bourse fleurissent. « En simplifiant les parcours client, elles contribuent à attirer de nouveaux investisseurs, plus jeunes », observe Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants à l'Autorité des marchés financiers (AMF). En mars 2021, les moins de 35 ans représentaient 18 % des détenteurs d'actions, contre 11 % deux ans plus tôt, d'après une étude de Kantar pour l'AMF.

La hype des applis de trading : investir en Bourse en un clic ou presque

Claire Castanet se réjouit de ce rajeunissement, mais prévient : « Les nouvelles applications misent sur la gamification. Leurs interfaces, très ludiques, peuvent donner l'illusion qu'investir est un jeu. »

Pour elle, il est primordial de garder en tête que l'argent investi peut être perdu. Elle recommande également de se renseigner sur les frais. « Beaucoup de plateformes attirent le chaland en disant 'zéro commission'. Il faut arriver à comprendre comment elles se rémunèrent, car le passage d'ordres a forcément un coût pour elles », souligne-t-elle.

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Autre conseil : s'interroger sur le produit dans lequel on investit. Certaines applications proposent des actions, d'autres des fractions d'action, des produits dérivés de type CFD (contrat pour la différence), etc. « Ce n'est pas toujours indiqué de manière claire, regrette-t-elle. Or, ce ne sont pas du tout les mêmes choses. Si vous êtes détenteur d'une action, vous avez droit aux dividendes. Ce n'est pas le cas sur les CFD, qui consistent uniquement à spéculer sur la hausse ou la baisse du prix de l'action. Avec l'effet de levier, on peut parfois perdre beaucoup plus que ce que l'on a investi. »

D'après elle, les nouvelles applications de trading ont bien un intérêt : « Permettre à des personnes qui se frottent pour la première fois à la Bourse d'investir de petites sommes pour apprendre et se constituer une culture boursière. » Car les boursicoteurs ne maîtrisent pas tous les règles des marchés financiers.

En 2020, le médiateur de l'AMF, qui propose de résoudre à l'amiable des litiges financiers, a reçu cinq fois plus de demandes qu'en 2019 concernant des problèmes d'exécution d'ordres de Bourse. « Dans la plupart des cas, les prestataires n'étaient pas en cause. Les particuliers n'avaient tout simplement pas bien compris le type d'ordres qu'ils avaient passé », analyse Claire Castanet.

Se lancer dans le trading depuis son canapé

Pour Estelle Brack, économiste et fondatrice du cabinet de conseil en stratégie KiraliT, on est loin du temps où ceux qui souhaitaient investir en Bourse « passaient par le chargé de clientèle de leur banque, qui leur prodiguait les conseils qu'il avait reçus de son service 'marché' pour acheter des titres financiers ».

Désormais, celui ou celle qui veut se lancer dans le trading peut le faire depuis son canapé. Il « peut faire ses propres arbitrages, personnaliser ses investissements, suivre les conseils d'experts de la plateforme de trading qu'il a choisie, suivre ses propres analyses ou celles de robo-advisors », explique Estelle Brack.

Des robo-advisors, quèsaco ? Des plateformes en ligne qui utilisent des algorithmes pour émettre des conseils financiers et réaliser des investissements automatiquement. Parmi les récents acteurs de ce secteur, l'entreprise française Nalo et la plateforme Birdee, toutes deux lancées en 2017.

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Autre outil à disposition des néoboursicoteurs : le trading « social », qui permet aux amateurs de copier ce que font les traders performants. Le leader mondial est eToro, plateforme israélienne née en 2007. Là aussi, certains en appellent à la prudence. « En voyant la performance de traders prospères, certains investisseurs sont incités à prendre plus de risques que prévu dans l'espoir d'avoir une rentabilité comme la leur », observe Marc Desban, maître de conférences en finance de marché à l'université Paris-Est Créteil.

Pour attirer un maximum d'utilisateurs, certaines applications proposent dans le même temps d'investir dans les cryptomonnaies. C'est le cas de Robinhood, Lydia et eToro. Avec, toujours, la même recette : une navigation simple et une communication habile.

Mais ces dernières semaines, Robinhood a défrayé la chronique. L'entreprise américaine a annoncé avoir subi une fuite de données ayant exposé les informations de 7 millions de clients. Les résultats de son troisième trimestre 2021 ont été décevants, avec un nombre d'utilisateurs actifs en baisse. Résultat : l'action a chuté sous son prix d'introduction en Bourse. Ce retournement signe-t-il la fin des beaux jours pour les applis de trading ? Pas en Europe, en tout cas, d'après Marc Desban : « Ces plateformes se démocratisent et n'ont pas encore atteint leur phase de maturité. »

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