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Mathilde Seigner (Une si longue nuit) : “Le temps qui passe ne me fait rien du tout”

Vous avez une image de femme de caractère, comme Isabelle, votre personnage. Qu’est-ce qui vous différencie ?

Déjà, je ne suis pas avocate (rires). Sa vie privée est différente de la mienne. Elle a un rapport compliqué aux hommes, elle refuse de s’investir dans une relation et n’a pas d’enfants. Mais, sinon, elle est proche de moi, c’est la raison pour laquelle on m’a choisie.

Etes-vous, comme elle, prête à tout quand vous vous engagez pour une cause ?

Je ne veux pas m’engager parce que ça prend beaucoup de temps d’être marraine d’une association, par exemple. Si on est dans l’urgence, on ne fait pas les choses bien, donc je préfère décliner.

Dans la série, vous donnez la réplique à de jeunes comédiens. Quel rapport avez-vous avec eux ?

Le petit Sayyid [El Alami, il interprète Sami, le jeune homme qu’elle défend] est très concentré. C’est un acteur extrêmement impliqué, très sérieux, très mûr. Avec Assa [Sylla, elle joue sa jeune collaboratrice], qui est très à l’aise, ils ont été des camarades de jeu très sympathiques. Ce n’est pas dans ma nature de donner des conseils, d’être dans une posture de transmission.

Y a-t-il des acteurs qui ont rempli cette fonction auprès de vous à vos débuts ?

C’était naturel. Ma tante Françoise, sociétaire de la Comédie-Française, m’a beaucoup mise en scène et me donnait des cours de théâtre. Francis Huster et Isabelle Nanty, que j’ai côtoyés à mes débuts, m’ont dit des choses qui m’ont inspirée, mais j’étais d’une nature assez rebelle, donc je n’aimais pas trop ça. Michel Galabru, qui a été mon professeur, me donnait des conseils simples et clairs. Vincent Lindon, Antoine Duléry ou, dernièrement, Richard Berry sont des personnes qui m’ont aussi aiguillée. Je fais un métier de rencontres, dans lequel on apprend tous les jours. C’est mon cas, même trente ans après mes débuts. Rien n’est figé, on n’a plus la même voix, le même visage…

Aujourd’hui, y a-t-il des rôles que vous interpréteriez différemment ?

Mathilde Seigner (Une si longue nuit) : “Le temps qui passe ne me fait rien du tout”

Quand je me regarde dans des films tournés plus jeune, je me trouve « verte », comme on dit. Avec le temps, l’expérience, l’habitude… on gagne en maturité. J’ai joué dans soixante-dix films, mais je peux encore progresser. On a toujours besoin d’apprendre. C’est comme dans la vie, on apprend de ses erreurs. Et la vie n’est facile pour personne. Même quand on est privilégiée, comme moi, on n’est pas épargnée.

Souhaiteriez-vous jouer à nouveau dans une grande comédie populaire ?

J’en ai fait, les films de la série Camping, par exemple. Mais j’en ai assez de la comédie, d’une manière générale. C’est moins mon truc aujourd’hui. J’ai envie de me tourner vers des choses plus dramatiques. Les comédies, c’est plus aléatoire, parce qu’une comédie ratée, c’est effrayant. Un drame pas très bon, c’est moins grave.

Est-il important pour vous d’alterner les genres ?

J’ai toujours fait de tout. J’ai récemment terminé le tournage d’un téléfilm, L’Enfant des justes, pour France Télévisions, dont je suis très contente. Nous l’avons fait à deux avec Fabien Onteniente. C’est un joli sujet, dans un autre registre que les séries dans lesquelles j’ai joué. Ça a beaucoup de résonance avec notre époque. Il y a également le film Chœur de rockers qui va sortir, où j’interprète la coach d’une chorale dunkerquoise.

Votre fils, Louis, qui porte le prénom de votre grand-père (un grand acteur de théâtre et de cinéma), est-il attiré par la scène ?

Pas du tout. Il est plus intéressé par la musique. Et j’en suis contente parce qu’on n’est pas obligé de faire la même chose que ses parents. C’est compliqué d’être « le fils de » ou « la fille de ». Pour l’instant, il a 14 ans, il a encore tout le temps de changer d’avis. Mais je ne le pousse pas dans cette voie.

Vous venez de fêter vos 54 ans. Comment appréhendez-vous le temps qui passe ?

Ça ne me fait rien du tout. Je ne suis pas très attachée à mon âge et ça ne me déprime pas tant que ça de vieillir. J’ai horreur de fêter mon anniversaire. Je fête les dizaines, pas entre les deux. Il faut dire que j’ai beaucoup d’amis et de connaissances : pour mes 50 ans, je crois qu’on était 250, parce que je ne pouvais pas en délaisser certains. C’était un très gros boulot, donc j’évite.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

Aucun et c’est chouette, car c’est volontaire. J’avais de belles propositions, mais je les ai déclinées. Je me suis acheté une maison dans le Sud. Je vais en profiter, l’aménager et tout simplement vivre. Je vais remonter à cheval. J’avais un peu arrêté parce que mon travail était extrêmement accaparant. Faire des pauses permet de retrouver « l’envie d’avoir envie », comme disait mon ami Johnny. Parce que, quand on enchaîne, on fait des choses moyennes aussi, et je souhaite faire des choses vraiment bien. Avec le temps, je me dis qu’il faut aussi doser l’exposition. Je ne voudrais pas lasser les gens.

Cette interview a été publiée dans le magazine Nous Deux numéro 3890.

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