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Lombricompostage : "Les gens ont peur des vers pourtant, ils sont aussi importants que les abeilles"

Le lombricompostage est une discipline encore marginale. Comment est née l’idée de lancer ce projet ?

Mahaba : Je suis née à Grenoble puis j’ai travaillé à Paris dans l’informatique après mes études. En parallèle, je faisais beaucoup d’activités associatives dans l’environnement, avec Greenpeace par exemple, les Colibris, Terre & humanisme... Et un jour au boulot, j’ai été amenée à traiter le sujet de la qualité de vie au travail : j’ai eu un déclic et je me suis questionnée sur la qualité de vie tout court. Si l’on veut changer le monde, ça commence par soi... J’ai donc voulu faire de mes activités bénévoles, mon métier. Aujourd’hui, la ferme lombricole du grand-père de Sébastien est en cours de réhabilitation, et nous y sommes installés depuis septembre dernier. Le projet Happy Vers, lui, est né en 2018.

Sébastien : Pour ma part je n’ai pas changé de métier, ni de vie. J’habitais déjà à la campagne, mon père était ingénieur agronome, mes grands-parents avaient des fermes, on triait les déchets, etc. J’ai donc toujours baigné dans cet environnement et j’ai toujours fabriqué mon lombricompost pour mon usage personnel. Quand j’ai rencontré Mahaba, je lui ai montré ce que je faisais et c’est elle qui m’a embarqué là-dedans. De fil en aiguille, nous nous sommes lancés sur ce projet commun. Nous avons donc deux parcours bien différents mais très complémentaires.

Vous avez lancé un appel aux dons avec contreparties sur Miimosa le 20 mai. Quels sont les objectifs ?

Sébastien : L’idée de ce financement participatif est, d’une part, de développer financièrement notre activité et, de l’autre, d’embarquer le plus d’acteurs possible dans notre projet, d’étoffer notre réseau de partenaires. Nous sommes par exemple en discussion avec le Smicval – structure de collecte, traitement et revalorisation des déchets, ndlr. Une partie des déchets restants de leur collecte est incinérée : on aimerait pouvoir travailler avec eux pour les revaloriser. D'abord parce que c’est une anomalie, mais aussi parce que l’on a la capacité de mettre en place des solutions, d’accompagner et de suivre les projets. En outre, cela permettrait de réduire les coûts de transports puisque l’on est situé à une cinquantaine de kilomètres d’eux.

Mahaba : On aimerait aussi toucher plus de collectivités puisque les choses que l’on a déjà mis en place avec certaines se sont avérées positives. Par exemple nous avons accompagné le collège de Laval qui a installé un lombricomposteur mais aussi des poules sur place : ils traitent leurs déchets, et font aussi de la sensibilisation.

La sensibilisation est nécessaire ?

Mahaba : Les ateliers formations que l’on propose permettent de dédramatiser le lombricompostage, de faire tomber les a priori, les peurs autour de ces techniques... Aujourd’hui, les gens ont peur des vers. Pourtant, ils sont aussi importants que les abeilles.

Sébastien : Dans le hameau où nous vivons, pour nous faire connaître, nous avons installé un grand lombricomposteur devant chez nous à un endroit un peu stratégique avec quelques panneaux d’indications. Les gens sont naturellement venus y déposer leurs déchets. Ça nous a permis de partager quelque chose avec nos voisins, de discuter, d’échanger, d’apporter un peu de vie dans le village, de créer du lien...

Il faut aussi avoir en tête que le lombricompostage n’est pas réservé qu’à l’extérieur mais fonctionne aussi très bien en appartement. Il n’est pas sale, ne dégage pas d’odeur... et peut même s’avérer mieux qu’un compost classique puisque l’on n’a pas besoin de le brasser. Dans un compost il faut faire des trous, des puits d’aération pour laisser l’oxygène passer. À l’inverse dans un lombricompost, ce sont les vers qui font les galeries, on les laisse faire, on n’y touche pas.

Justement, quelles sont les différences notables entre le compost classique et le lombricompost ?

Sébastien : D’abord, cela va plus vite. Le compost met entre 12 et 18 mois avant d’être prêt alors que le lombricompost met entre 4 et 6 mois. Ensuite, les vers ont dans leur organisme des enzymes qui permettent d’obtenir un terreau de meilleure qualité et plus facilement assimilable par les plantes. Leur digestion permet en outre de traiter une partie des polluants présents dans les sols, liés aux insecticides, aux métaux lourds, aux déchets rejetés par l’industrie... Il existe d’ailleurs aujourd’hui des techniques de dépollution de la terre à l’aide d’insectes, et notamment de vers de terre. On arrive ainsi à faire du bio sur un sol pollué après trois ans de traitement.

Mahaba : Il faut savoir que depuis les années 70, la vie dans la terre a diminué d’au moins 60 %. Avec les vers à compost, plus on les développera, plus on réinjectera de la vie dans les sols. Le compostage classique, certes, fonctionne très bien mais le lombricompostage est plus puissant à différentes échelles.

Quels sont les avantages financiers que l’on peut tirer du lombricompostage ?

Sébastien : Ce sont environ 300 kilos par an et par habitant de déchets que l’on pourrait traiter à la source et revaloriser. Un sac de 20 litres de terreau de très bonne qualité que l’on achète en jardinerie coûte environ 12 euros. Une famille de quatre personnes va générer plus d’une tonne de déchets sur l’année : on pourrait en faire entre 8 et 10 sacs de terreau, soit autant d’économie à l’achat. Le lombricompostage permet aussi de réduire les factures grâce à d’importantes économies d’eau : l’utilisation du terreau engendrera une diminution considérable de l’arrosage des plantes.

Avec Happy Vers.

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