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Santé, pouvoir d’achat, migrants Le président Emmanuel Macron répond à nos questions

Fidèle à sa promesse de 2018, Emmanuel Macron est de retour ce vendredi dans le Nord et l’Aisne, accompagné des ministres Olivier Véran, Gérald Darmanin et Jacqueline Gourault. Il signera, au Familistère de Guise, l’acte 2 du Pacte de la réussite de Sambre-Avesnois-Thiérache.

À Aulnoye-Aymeries dans le Nord, le chef de l’État visitera une maison de santé pluriprofessionnelle. L’occasion pour lui de valoriser « un partenariat inédit », et une nouvelle méthode, « une approche par le bas», qui valorise « le souci de l’exécution et du dernier kilomètre». Emmanuel Macron nous a confié à ce titre qu’il devrait « dans les prochaines semaines » se rendre dans le bassin minier pour mesurer les avancées en matière de logement et de culture.

– Trois ans après la signature du Pacte 1, vous revenez pour la signature du volet 2, en valorisant « un partenariat de territoires inédit ». En quoi ce partenariat est-il exemplaire ?

« La Sambre-Avesnois est une terre attachante mais qui a souffert d’une forme d’abandon de politiques publiques. Ce Pacte, nous l’avons conçu dans l’idée d’une contractualisation avec des élus de toutes sensibilités. C’est ce qui a permis de concevoir ce Pacte innovant. »

– Quel bilan tirez-vous du Pacte 1 ?

« C’est un investissement massif de 137 M€ de l’État, 91 M€ de la Région et 5 des fonds européens. Les 67 actions sont réalisées ou largement entamées. On a mis en place un programme d’appui aux centres-bourgs, de soutien aux populations fragiles avec l’aide des Départements. Le territoire a expérimenté le service public d’insertion en 2020. On a finalisé le financement du nouveau centre hospitalier de Maubeuge... Le Pacte 2 va consolider les efforts, grâce à un nouvel investissement de 100 M€, dont la moitié portée par l’État (hors Ségur). »

– Comment ?

« Nous allons engager un grand plan sur le ferroviaire, pour améliorer ponctualité et fiabilité. Nous allons poursuivre les investissements sur deux projets bloqués pendant des décennies : le canal Sambre-Oise et la 2x2 voies Laon-Avesnes.

Et nous allons nous concentrer sur trois axes. Cinq millions d’euros par an seront dédiés à la reconversion des friches. Vingt millions pour la santé. Nous créerons un pôle santé de la Thiérache. Nous allons développer un réseau de généralistes qualifiés en tant que maîtres de stage avec l’objectif de leur affecter des étudiants de Lille ou Amiens. Troisième axe enfin : l’éducation. On a de vrais résultats. Le nombre d’élèves décrocheurs a baissé de deux points. On va continuer le déploiement des alliances éducatives locales, soutenir la création d’un internat à Maubeuge et celle d’un centre de formation des apprentis. »

– Au travers du Pacte, c’est la question de la désertification médicale qui est posée...

« C’est un sujet national. Il faut reconnaître que la jeune génération n’est plus prête à vivre la vie du médecin de campagne. Elle veut une visibilité sur ses horaires, travailler en équipe… Depuis 2018, on a soutenu la création de collectifs de professionnels de santé. Il faut aller plus loin et revoir les conventionnements pour être plus incitatif à l’installation dans certains territoires. La contrainte, ça ne marche pas. Par contre, proposer à des médecins une forme de salariat avec des contreparties, décloisonner les liens entre l’hôpital et la médecine de ville, ça, ça peut fonctionner. »

– L’État va investir 1,4 milliards d’euros dans le système de santé des Hauts-de-France. Cependant, le malaise reste profond. Que faire ?

Santé, pouvoir d’achat, migrants Le président Emmanuel Macron répond à nos questions

« La tarification à l’activité partait d’une bonne intention. Mais quand on veut tout faire entrer dans un système uniformisé, ça ne marche pas. Prenons l’exemple du CH de Valenciennes. Grâce à ses initiatives, il a permis aux soignants d’être associés à la gestion. Il compte aujourd’hui 5 % de personnel non médical, contre une moyenne de 30 % en France. Il dépense mieux, a résorbé son déficit et attire les médecins. Pour moi, la partie réformes du Ségur doit s’en inspirer.

Les règles actuelles du système rendent tout le monde malheureux. Elles découragent les soignants, malgré des augmentations de salaires, entre 200 et 400 € par mois, jamais consenties auparavant ! Il faut qu’on débureaucratise pour redonner du sens. Remettre la communauté médicale au cœur de la décision. Moi, je crois à la logique d’une médecine préventive et individualisée à l’échelle d’un bassin de vie. Si vous payez un professionnel de santé à l’acte, votre système ne peut aller droit. En revanche si vous dites à vos médecins qu’ils seront mieux rémunérés s’ils arrivent à faire baisser les taux d’obésité, d’alcoolisme ou de tabagisme d’un territoire, vous engagez tout le monde dans une politique de santé publique qui donnera des résultats. »

– Devrons-nous passer par la généralisation de la troisième dose ou le confinement des non-vaccinés ?

« Les pays qui confinent les non-vaccinés sont ceux qui n’ont pas mis en place le pass. Cette mesure n’est donc pas nécessaire en France. Par contre, je pense qu’on doit tous se faire les ambassadeurs de la vaccination. Je le vois, la parole publique a ses limites. Aidez-moi à convaincre ceux qui sont réticents, qui se sont enfermés dans une défiance solitaire.

Sur la troisième dose, j’attends l’avis des autorités sanitaires. Pour les immunodéprimés, les personnes âgées, on sait que le bénéfice-risque est positif. S’il s’avère qu’une troisième dose est efficace et nécessaire pour les autres publics, évidemment, on l’intégrera dans la logique du pass. »

– Le projet d’une troisième gigafactory de batteries électriques verra-t-il le jour dans notre région ?

« Votre région a donné à l’industrie de ses paysages et de ses vies. Elle bénéficie de grands sites logistiques et d’un tissu de constructeurs et sous-traitants. Les industriels ne s’y trompent pas. Des sites comme le Dunkerquois présentent des opportunités très fortes. Nous en discutons. »

– Vous avez annoncé la relance de la construction de réacteurs nucléaires. Notre région sera concernée ?

« Nous allons développer notre capacité nucléaire. Les sites existants sont tous de bons candidats pour abriter des nouveaux réacteurs, des EPR ou ce qu’on nomme les SMR ( « small modular reactors »). Tout le monde a compris que le nucléaire était nécessaire dans la stratégie de sortie des énergies fossiles. »

– Nos lecteurs nous le disent : le pouvoir d’achat reste leur première préoccupation. Une augmentation des salaires n’est pas envisageable ?

« Je rappelle qu’en moyenne, le pouvoir d’achat a davantage augmenté, malgré la crise sanitaire, qu’au cours des quinquennats précédents. Et sur le prix des énergies, le gouvernement a apporté des réponses. Le cœur de la bataille, c’est de retrouver le plein emploi et de s’assurer que le travail paie mieux. Après, il faut regarder filière par filière comment revaloriser les salaires. Mais la réponse ne peut être uniforme.

La vraie question du pouvoir d’achat, c’est celle en réalité du reste à vivre. Et donc celle de la baisse du coût du loyer, de la garde d’enfant... Il faut réduire les coûts subis lors de la reprise du travail. Enfin, je crois à l’intéressement. La loi PACTE a permis de le développer. Si l’industrie redémarre, chacun doit avoir sa part. On ne peut dire quand ça va bien, on paie les actionnaires ; quand ça va mal, on vire les salariés. »

– Parlons de la situation migratoire : 22 000 passages enregistrés vers le Royaume-Uni cette année, un rapport parlementaire qui parle de « maltraitance d’État »... Quelles réponses apporter ?

« Il y a eu investissement massif pour la construction de centres d’accueil à destination de ceux qui souhaitent entamer des démarches en France. La difficulté concerne ces centaines de femmes et d’hommes qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne. C’est une situation très dure à vivre pour les habitants de Calais. À ce titre, j’ai échangé hier (mercredi) avec la maire de Calais pour aider sa ville à reconquérir son avenir. Dans les prochaines semaines, plusieurs ministres acteront des solutions nouvelles.

J’entends les inquiétudes des associations et de la défenseur des droits. Nous devons mener plusieurs actions : empêcher l’installation durable de camps, agir en amont pour démanteler les filières de passeurs et renforcer le travail avec les pays d’origine pour prévenir ces flux. Je porterai des réformes dans le cadre de la présidence française de l’UE. D’un autre côté, nous avons les Britanniques, qui oscillent entre partenariat et provocation. Nous devons renforcer encore la collaboration. Si ceux qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne ont de la famille là-bas, cela doit s’inscrire dans le cadre du regroupement familial. S’ils sont victimes de trafiquants, nous devons casser ce système. »

– En novembre 1994, à la veille d’un déplacement dans la région, Jacques Chirac avait présenté sa candidature dans « La Voix du Nord ». Aurons-nous cette chance avec vous ?

(Il sourit en lisant la page du journal de l’époque que nous lui avons apportée) « C’est toujours émouvant de voir le président Chirac. (il se saisit d’un petit daguerréotype sur son bureau) Ce portrait du général de Gaulle, c’est lui qui me l’a offert en juillet 2017. Il le tenait du président Pompidou. Jacques Chirac l’a toujours eu avec lui. Aujourd’hui, il ne quitte plus mon bureau.

En tout cas, je vois dans cette interview quelque chose à laquelle j’adhère : "restaurer l’espérance". Notre combat, c’est celui-ci. On n’agit bien qu’en ayant cette espérance au cœur. Je ne pense pas que la France ait un dernier mot à dire. Elle a une histoire millénaire devant elle. C’est ça que je porterai. La France, c’est une histoire folle constamment réécrite. Elle regarde devant. C’est ça la France. Ceux qui, par leurs projets et leurs ambitions, ont fait oublier les raisons qu’on avait de ne pas vivre ensemble. »

Discuté la semaine dernière avec l’Élysée pour accompagner la venue du chef de l’État dans le Nord et l’Aisne, le principe de l’interview a été conditionné par La Voix du Nord au fait qu’elle ne fasse pas l’objet d’une relecture. Emmanuel Macron en a accepté le principe.

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